jeudi 19 septembre 2013

Brügge & Notre Dame (18/09/13)

Nous nous retrouvons chez Abitbol pour ce mercredi autour de deux jeux d'un auteur très prolifique en ce moment: Stefan Feld. 


BrüggePour notre premier jeu, ça sera une partie de découverte de Brügge un des derniers titres de l'auteur. Dans une version entièrement francisée (coïncidence, cette semaine Filosofia annonçait une VF).
C'est Bruno, qui aura déjà eu l'occasion d'essayer le jeu, qui se charge de nous en expliquer les règles. Comme souvent avec les jeux de Feld, c'est assez difficile à résumer, mais dès les premiers tours on est en terrain connu. Plusieurs stratégies possibles, différentes façons de scorer et toujours cette frustration de ne jamais avoir les  moyens de tout faire, sans oublier un thème complètement absent.
Le jeu est relativement simple, du niveau de Notre Dame en terme de complexité par exemple, et les règles rapidement présentées.
Abitbol se lance dans la course au canaux, suivi par le Cowboy et le Cariboo. Pour ma part j’opterais pour  la pose de nombreux personnages. Apres avoir réussi à remporter la majorité sur les canaux, notre hôte de la soirée concentrera ses efforts sur la piste de progrès et obtiendra à prix d'or sa seconde majorité. Suivi un peu plus tard par le Cowboy.
Les tours s’enchaînent au rythme des calimérotages, aussi bien sur les jets de dés malheureux, que sur les calamités qui s'abattent sur les joueurs au moment le plus inopportun.
Après un peu plus d'une heure de jeu, c'est l'homme le plus classe de Sym-Sym qui coiffera Bruno au poteau à égalité au score, mais avec une petite pièce d'avance nécessaire pour les départager. Greg qui aura copieusement pesté contre le tirage des cartes prendra la troisième place. Et je fermerais le score, handicapé par mon manque de canaux insuffisamment compensé par les personnages.

Au final le jeu nous aura laissé une impression mitigée. Si on apprécie tous par chez nous les jeux de cet l'auteur, dans son plus pur style ici, la multiplication des facteurs aléatoires fait un peu tiquer. Pioche des cartes, choix des personnages, influence des dés... On a plus souvent l'impression de subir le jeu que de pouvoir véritablement bâtir sa stratégie. Ce n'est pas un jugement définitif pour autant mais il faudra quelques parties pour savoir si le jeu arrivera à se démarquer suffisamment.


StreamsEt bien justement pour la suite, encore un jeu de Mr Feld, Notre Dame, de 2007 cette fois, mais tellement efficace qu'il ressort régulièrement sur nos table. On est en terrain archi-connu et tout le monde joue en automatique, ou presque.
Et pourtant la machine tourne parfaitement bien. Draft, invasion des rats, choix cornéliens, le jeu supporte plutôt bien les années.
Si les scores se tiennent au final, c'est Bruno qui parvient à l'emporter avec 2 points d'avance. Abitbol et le Cariboo seront au coude à coude derrière et (encore une fois) je fermerais le score.


Brügge: fin de partie
Notre Dame


Les scores:

BrüggeScoreNotre DameScore
Abitbol62
Cowboy Georges53
Cowboy Georges 62
Abitbol / Cariboo51
Cariboo49
Sleip49
Sleip48




Et pour accompagner les jeux:


3 Monts
Ninkasi I.P.A.
Ninkasi Triple

4 comments:

Cowboy Georges a dit…

Pour Brügge, dommage que notre partie ait été si "figée" dans son déroulement. Le 1er personnage joué par Thomas a, je pense, vraiment influé sur le jeu des autres. On a tous plus ou moins joué sur les canaux en limitant les personnages (sans un 1er temps au moins).

En plus on a vraiment pris cher très vite sur les calamités. Et finalement, on en a assez peu souffert car on a tous joué "petits bras" en cherchant plus à se protéger qu'à prendre des risques.

En tout cas j'aime bcp, j'espère qu'on aura l'occase d'y rejouer histoire de tester tous les personnages, et ils sont nombreux ;)

A Notre Dame, je sais pas quand date notre dernière partie mais il me semble que je suis sur une belle série de victoire :D
Partie bien serrée mais tout de même, plus le temps passe et plus j'ai l'impression que lutter contre les rats c'est une perte de temps. Je dois me dire ça à chaque fois mais à la prochaine partie faut que j'essaie autre chose en espérant être agréablement surpris.

Niveau bières, on est resté raisonnable, mais en commençant à 21h et avec retour en voiture c'est pas plus mal :D

cariboo a dit…

J'étais assez sceptique à l'issue (et même durant) la partie de Brügge et quelques recoupements d'avis glanés sur le net m'ont confirmé que les quelques aspects négatifs ressentis n'étaient pas dus à mon imagination. Le principal travers du jeu réside dans un hasard très présent, difficilement maîtrisable, et mal pondéré :
- la dépendance vis-à-vis du tirage de cartes est incontrôlable alors même que la disponibilité des couleurs est un moteur essentiel du jeu,
- il n'y a aucun progressivité dans l'apparition des personnages, autrement dit l'arrivée rapide de certains peut constituer des leviers importants tôt dans la partie,
- il n'y pas moyen d'ajuster le tirage des dés qui sanctionne ou favorise totalement aléatoirement les choix des joueurs.
Le jeu étant fluide, assez court et plutôt agréable à jouer par ailleurs, on pourrait passer outre ces aléas. Mais ce qui me gêne le plus - et ce que je trouve être un problème fondamental de game design - c'est que ça génère une variabilité énorme de l'intérêt des parties. Je suis convaincu qu'on peut vraiment s'amuser à Brügge pour peu que les différents tirages permettent de combiner un peu. Dans le cas contraire, on joue comme un automate tant les choix sont limités et ce n'est guère passionnant de tenir le rôle d'une IA pendant 1h. ^^
Ça reste un jeu sympa auquel je rejouerai probablement, mais c'est quand même dans la toute petite moyenne des productions de Feld.

Cowboy Georges a dit…

A noter, une erreur dans les cartes francisées !

Et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de la carte magouille qui a fait tant de points à Mister Abitbol : le Duc ne fait pas 1pt/canal quand on l’active mais 1pt par tranche de 3 canaux ! Une différence somme toute non négligeable.

Pour revenir sur les défauts, et le jeu est loin d'en être exempt, je trouve que tu les grossis un peu Greg.

Le tirage des couleurs n'est pas aussi central qu'aux Aventuriers du Rail par exemple où l'absence d'une couleur peut te bloquer une portion vitale voir te la faire perdre complètement si un autre joueur la construit entre-temps.
Les couleurs ont certes une importance, surtout quand on joue avec une carte "+3 florins" sur une couleur comme ce fut ton cas mais je pense que du coup ça déforme un peu ta vision du truc.

Que tous les persos soient dispos immédiatement ne me choque pas : les plus puissants sont aussi les plus chers. On l'a bien vu avec Thomas, il a du sacrifier son 1er tour de jeu pour poser un perso puissant et à l'arrivée ça n'a pas payé. Peut-être avec l'expérience ... et encore, il a été bien aidé par son position dans le tour, 1er à jouer au 1er tour, ça lui permet de le poser avant qu'on puisse poser les nôtres et de rentabiliser le perso au maximum.

Quant aux dés, c'est vrai que si tu prends aucune carte bleue et que le dé bleu est le seul à permettre de prendre 5-6 thunes alors que tous les autres en ont, c'est vrai que c'est un peu dur mais il faut bien se dire que tu ne pourras pas avoir les 5 couleurs à chaque tour. Et quand bien même tu préfèreras peut-être garder la carte qui te ferait le plus d'argent pour la poser en tant que perso et marquer de gros points. Il faut parfois savoir prendre de la thune quand il y en a pour se prémunir d'un tirage défavorable.

Pi lors de notre partie, les majorités ont été étrangement peu disputées, la faute au 1er perso de Thomas qui lui donne rapidement un avantage (aussi grandement psychologique) dans le domaine et à des tirages de dés qui nous ont soit interdit de monter sur l'échelle de progrès soit permis à tout le monde de monter à moindre coup, difficile de faire un écart dans ce cadre-là.

Ce n'est certes pas le jeu du siècle mais la part d'aléatoire et de planification possible me semble comparable à Yspahan ou Notre Dame dans la même gamme.
J'espère qu'on aura l'occase d'y rejouer, le nombre de persos différents à tester et les lancés de dés devant assurer un bon renouvellement des parties ;)

sleip a dit…

Ah ah ! Je pense qu'on peut considerer notre partie nulle et non avenu dans ce cas :)
En même temps cette carte paraissait extrêmement puissante.
Le jeu a quelques défauts, le tout étant de voir si on peut s'en accommoder et ressortir la boite régulièrement. Et pour être fixé il n'y a qu'un seul moyen, y rejouer. Dans tous les cas, ce n'est jamais bon de se forger un avis définitif après une seule partie.

Par contre je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi Bruno, aux Aventuriers si tu n'as pas la couleur dont tu as besoin il y a les locos pour palier à ça et c'est une sacré variable d'ajustement. Dans Brügge il n'y a rien pour balancer cet handicap justement.
Pour ce qui est de la comparaison avec Yspahan je suis d'accord, les dés, le coté beaucoup plus tactique que stratégique du gameplay etc...
En revanche je trouve Notre Dame plus intéressant (et plus réussi de la part de l'auteur). Outre l'interaction directe et le bluff induits par le draft, la principale différence c'est qu'a Notre Dame tu as seulement 9 cartes action et surtout, tu es sur qu'elles vont toutes passer dans ta main. Seul l'ordre d'apparition est incertain. Idem pour les calamités, tous les personnages sont connus à l'avance et donc "anticipables".

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